Neil Hannon et Thomas Wlash, leader de Pugwash
Neil Hannon, un album 100% cricket
Neil Hannon, le chanteur nord-irlandais de The Divine Comedy, vient de sortir un album dans lequel il déclare son amour pour… le cricket.
Comment vous est venue l’idée de ce disque?
Lors d’une soirée arrosée avec Thomas Walsh
(leader du groupe Pugwash), on s’est rendu compte qu’on était fans de cricket. On s’est dit : “Ne serait-ce pas ridicule d’un faire un disque?” Le lendemain, on n’y croyait déjà plus… Et puis l’inspiration est venue assez vite.
Ce disque risque de ne pas intéresser vos fans français, pour qui le cricket reste un mystère…
J’en suis conscient !
(Rires.) Même en Grande-Bretagne, beaucoup pensent que c’est le sport le plus ennuyeux jamais inventé. Mais on peut écouter notre album sans connaître le cricket. Si vous aimez les Libertines, ça ne signifie pas forcément que vous consommez de l’héroïne!
Quand êtes-vous tombé amoureux de ce jeu?
J’avais 18 ans, je venais de quitter mon école protestante et j’attendais que ma carrière de musicien démarre. Je ne faisais rien, à part bouquiner et suivre à la télé des matches de cricket qui duraient cinq jours. J’ai découvert alors un sport merveilleux, qui incite à une parfaite relaxation.
Vous aimez le cricket simplement parce que les parties sont lentes?
J’apprécie aussi sa terminologie délicieusement archaïque. Le titre de l’album
(The Duckworth Lewis Method) renvoie pas exemple à une règle compliquée qui désigne le nombre de points à atteindre après une interruption de partie. Et l’histoire de ce sport est riche d’anecdotes.
Comme ce match entre l’Australie et l’Angleterre qui vous décrivez dans le titre ‘Jiggery Pokery’. A-t-il vraiment existé ?
Bien sûr! Lors de cette partie, disputée en 1993, s’est jouée ‘la balle du siècle’. Cette fameuse balle, lancée par un Australien avec un faux rebond inimaginable, a éliminé le batteur anglais. Un moment intense, vécu devant ma télé.
Pierre-Étienne Minonzio.
L’Équipe Magazine 29/08/2009