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Neil Hannon : The Divine Comedy à lui tout seul

Neil Hannon pose sa pop au charme fou et ses textes irrésistibles, ce dimanche à Marseille
Neil Hannon pose sa pop au charme fou et ses textes irrésistibles, ce dimanche à Marseille
Le musicien irlandais est dimanche à Marseille. En concert en solo.

Le meilleur représentant (le seul ?) d’une pop subtile et drôle, mâtinée d’élans lyriques, d’orchestrations symphoniques, Neil Hannon. Quadra qui depuis 20 ans, est l’orfèvre d’une musique séduisante et singulière, dont il est l’incarnation. D’autant plus que ce natif d’Irlande du nord assume désormais totalement son rôle d’homme orchestre. Il a tout (ou presque) envoyé bouler, le beau Neil. Et c’est en unique pilote dans l’avion qu’il a imaginé Bang Goes The Knighthood, le dernier album de son groupe The Divine Comedy. Fort logiquement, c’est en solo qu’il s’annonce à l’Espace Julien, à Marseille, dimanche.

C’est comment de tourner seul ?
En tournée, on n’est jamais seul. Il y a toute une équipe autour de moi. Bien sûr, sur scène, c’est très différent du passé. Mais je me sens très à l’aise. Juste le public et moi. On est moins dans l’adversité. C’est une conversation.

On imagine que ce doit être plus dur, plus dangereux…
J’ai une certaine expérience. Ca fait 20 ans que je tourne. Je sais comment mettre le public à l’aise. Comment lui montrer que rien de grave ne va m’arriver ! (Rires). Je fais des fautes, bien sûr. Mais c’est facile d’en rire. Le fait de ne dépendre de personne est très satisfaisant. Et je me fais moins de souci. Le seul truc qui puisse m’arriver, c’est de m’endormir à un moment ou un autre ! (Rires).

Avec vous, le public est habitué aux cuivres, aux cordes… Comment réagit-il ?
Très bien. Les meilleurs concerts de ma vie je les ai donnés cette année. Ces dates m’ont permis de dépasser le cadre d’une instrumentation parfois superficielle. Elles m’ont permis d’aller à l’essentiel.

Votre dernier album est comme une sélection de nouvelles. Chaque titre est une histoire…
Ce que je préfère dans ce boulot, c’est quand je me retrouve chez moi, devant une feuille blanche. Je ne sais pas si j’écris des histoires, mais c’est vrai que chaque chanson a son monde bien à elle. J’ai un carnet, j’y note des choses. Des suites de mots. Et quand j’écris de la musique, ces phrases ou ces bribes viennent se coller à une mélodie… Ou alors je réécris tout au moment d’enregistrer ! Comme avec ‘The Lost Art Of Conversation’ qui ne ressemblait pas du tout à ça, à l’origine.

Dans ce texto vous y égrenez des noms : vous êtes plutôt Francis Bacon ou Frank Lampard ?
Je suis quelque part entre les deux ! (Il rit). Tout ça tient du sacré ou du profane. Mettez l’un ou l’autre à la place que vous voulez… Mais en tant que fan de Manchester United, forcément je n’aime pas Frank Lampard !

Dans ‘The Complete Banker’, vous abordez la crise économique sur un ton très politique.
Ce texte, je l’ai écrit il y a deux ans. C’est politique, oui. Mais c’est personnel aussi. Parce que quand on analyse la situation, le vrai problème c’est l’avidité du monde de la finance. Tout ça m’a mis profondément en colère. Ma chanson ne va pas changer le monde mais ça m’a fait du bien !

Comment vivez-vous la situation, en Irlande ?
Les gens continuent à sourire et à aller au pub. Les irlandais sont drôles ! Quand tout va bien ils vont au pub pour fêter ça. Et si ça va mal, ils vont au pub et disent : “Ah, ça ne pouvait pas durer !” (Rires). Nous sommes un peuple très philosophe.

En 20 ans, vous vous êtes imposé comme le prince d’une pop baroque. Comment avez-vous su rester cohérent, mais sans jamais vous répéter ?
Je n’ai jamais cherché à devenir une pop star. La seule chose qui m’intéressait, c’était d’écrire de la musique. Je ne me répète pas parce que je m’ennuierais à mourir si je le faisais. Mais surtout, surtout, je n’écoute pas ce que disent sur moi les journalistes !


Coralie Bonnefoy
La Provence 03/12/2010