The Divine Comedy
…Et pour que je finisse cette sacrée chronique dans le dithyrambique, le 29 nous offrit l’apothéose chantilly The Divine Comedy.
L’on vit donc la grande scène d’un seul coup investie par ces cinq britanniques (tailleur riche et teint pâle) un rien crispés d’entrée (les premières mesures complètement à côté : on s’arrête, on refait) puis soudain se laissant aller (dès que laissées tomber les lunettes fumées) pour s’emballer et caracoler débridés, jusqu’au bout désormais, sur le dos nerveux et racé d’une variété grand luxe boursoufflée à en éclater, toute d’excès dans la subtilité, d’anges dorés, de roucoulades éhontées, de gueules de bois carabinées, très précieuse, gravement impudique, colossale, orgueilleuse, et parfaitement tenue (de main de maître, dirai-je) par ce gringalet tête à claques et paumé à croquer, Neil Hannon tout fluet, moineau tombé du nid déployant en riant des ailes soudain immenses, néo-mozart de foire dopé à l’électrique, clown blanc et funambule, comédien crucifié, le vrai Grand Cirque Pop au tout premier degré : chapeau très bas, l’artiste !
Flap ze Lap
Le Yéti 21, 12/1996