Te souviens-tu des jours auprès de la jet-set
Les chasses à courre, les dîners avec les starlettes
Entre New York, Londres, Cap Ferrat ou Capri,
Parfum Chanel et tailleur Givenchy.
Tu dégustais des cocktails, observant que la vie
Des grands hôtels est parfois faite d’ennui
Affrontant les pontes de la haute société
Armée de sang bleu et d’un gros chéquier

Tu as suivi le soleil jusqu’à Nice
Avant que l’éclat de ta jeunesse ne s’obscurcisse
Sais-tu qu’il est des amants de passage
Sensibles aux dames d’un certain âge ?
Et si un beau jeune homme venait à t’offrir un verre
Lui dirais-tu “En somme mais est-ce que j’ai l’air
Mon cher ami d’avoir soixante-dix ans ?”
Sûr qu’il répondrait : “Non, pas vraiment”.

Il t’a fallu épouser quelqu’un de très riche
Un gentleman tout ce qu’il y a de plus british
L’heureux élu figurait en haut de la liste
Des patrimoines convoités par les socialistes.
Tu mis au monde deux merveilleux bambins
Bien sûr afin de ne pas te salir les mains
On employa tour à tour plusieurs nourrices
Que l’on remercia pour leurs loyaux services

Tu as suivi le soleil jusqu’à Nice
Avant que l’éclat de ta jeunesse ne s’obscurcisse
Sais-tu qu’il est des amants de passage
Sensibles aux dames d’un certain âge ?
Et si un beau jeune homme venait à t’offrir un verre
Lui dirais-tu “En somme mais est-ce que j’ai l’air
Mon cher ami d’avoir soixante-cinq ans ?”
Sûr qu’il répondrait : “Non, pas vraiment”.

Ton fils désormais vit de ses rentes en Angleterre
Il passe en un coup de vent et repart en un éclair
Ta fille, elle, n’était pas faite pour les classes prépa
Quant à son homme tu ne l’imaginais pas comme ça.
Ton cher époux rendit l’âme un soir de Noël
Te léguant ainsi la villa de Marseille
Où parfois tu te rends quand tu veux changer d’air
Ouvrant ces fenêtres qui te rappellent que pour plaire

Tu as suivi le soleil jusqu’à Nice
Avant que l’éclat de ta jeunesse ne s’obscurcisse
Sais-tu qu’il est des amants de passage
Sensibles aux dames d’un certain âge ?
Et si un beau jeune homme venait à t’offrir un verre
Lui dirais-tu “En somme mais est-ce que j’ai l’air
Mon cher ami d’avoir cinquante-cinq ans ?”
Sûr qu’il répondrait : “Non, pas vraiment”.